Une évolution portée par les besoins des musiciens
Les musiciens, à travers les siècles, ont toujours influencé directement le travail des luthiers. Si les instruments traditionnels répondaient avant tout aux besoins des musiques populaires (chants de travail, danses de village, etc.), leur rôle a progressivement évolué avec les changements socioculturels.
L’influence des bals folks et du folk revival
Dans les années 1970, le mouvement folk revival a redonné un souffle colossal aux musiques traditionnelles dans toute la France. En Auvergne, ce fut une véritable renaissance. Les bals folks se multipliant, les musiciens amateurs et professionnels se sont tournés vers des instruments rénovés et adaptés aux nouvelles scènes.
Par exemple, la vielle à roue s’est modernisée. Là où les modèles anciens étaient souvent diatoniques (limitant les gammes disponibles), les musiciens ont exprimé un besoin de modèles chromatiques capables de s'intégrer à des répertoires plus variés. Des luthiers comme Patrick Bouffard ou Bernard Kerboeuf ont répondu à ces demandes avec des vielles à roue incluant de nouvelles mécaniques de précision. Ces innovations ont permis à cet instrument traditionnel de se réinventer dans des styles aussi variés que le folk progressif ou le jazz contemporain.
Des instruments adaptés à l’amplification
Avec l’arrivée de la sonorisation et des concerts de grande envergure, les luthiers ont également dû répondre à un besoin croissant d’intégrer des technologies modernes aux instruments traditionnels. Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des cabrettes ou des vielles équipées de micros intégrés ou de systèmes de capteurs piézoélectriques. Ainsi, ces instruments peuvent traverser les frontières du bal pour se produire sur des scènes internationales.