L’importance des danses dans la sauvegarde des répertoires
La danse traditionnelle joue également un rôle clé dans la préservation des répertoires musicaux. Elle agit comme un vecteur de mémoire collective, rappelant les airs oubliés et les mélodies spécifiques à une région ou à une communauté. On pourrait presque parler de "partenariat historique" entre la danse populaire et la musique. Souvent, la seule survivance d'un style de danse a incité musiciens, chercheurs ou compositeurs à exhumer des archives musicales oubliées.
Un exemple concret : la bourrée auvergnate
Prenons le cas emblématique de la bourrée, une danse emblématique en Auvergne. Les musiques qui l'accompagnent, issues de traditions séculaires, ont été mises à l'écart pendant une grande partie du XXe siècle. Cependant, des musiciens de tradition orale, comme Jean Blanchard ou Joseph Canteloube, ont permis de redécouvrir ces répertoires en intégrant les pas de la danse comme base pour réinventer ces airs. Aujourd’hui, dans les festivals comme Les Volcaniques de Mars, ce sont ces mêmes pas qui rythment la transmission des musiques anciennes aux nouvelles générations.
Capter la multiplicité des traditions
Chaque territoire, chaque région, offre un éventail de danses qui enrichissent sa palette musicale. Si l’on pense à la mazurka, originaire de Pologne et devenue incontournable dans les bals français, ou encore aux danses méditerranéennes comme le farandole ou le branle, ce sont autant de mélodies et de rythmes qui reflètent une histoire partagée. Des collectes ethnographiques modernes à travers l’Europe, mais aussi dans les diasporas, permettent de sauvegarder ces styles et leur répertoire associé, une mission également portée par des institutions dédiées comme le Centre d’Etudes Supérieures de Musique et de Danse de Poitiers.