Des voix d’aujourd’hui, héritières de la mémoire Remon
Aujourd’hui, le legs de Liette Remon pulse dans la nouvelle scène québécoise de la chanson traditionnelle et néo-trad. Mais comment ce passage s’effectue-t-il concrètement ?
Transmission directe et héritage collectif
Le circuit de transmission est d’abord familial et amical. Plusieurs artistes québécois citent Remon parmi leurs principales inspirations dans l’exploration du chant « à répondre » et du répertoire féminin. C’est le cas de Dominique Tremblay (du groupe Galant, tu perds ton temps) ou Gabrielle Bouthillier, toutes deux ayant puisé dans ses collectes pour enrichir leurs disques et spectacles (La Pensée Québec).
- En 2012, le disque «» du trio Galant, tu perds ton temps, reprend trois chansons glanées par Remon auprès de chanteuses de Charlevoix.
- Les stages de chant traditionnel (par ex. au ) citent régulièrement ses répertoires comme base d’apprentissage.
Ce sont là les échos concrets : le répertoire continue de vivre non dans les livres, mais sur scène et dans la bouche de jeunes interprètes.
Sonorités contemporaines, racines profondes
Fidèle au geste de Remon, la nouvelle génération n’hésite pas à métisser. Le néo-trad fait dialoguer la vielle à roue, le banjo, la podorythmie, avec les guitares électriques et les arrangements modernes. Certains morceaux, collectés par Remon, s’invitent aujourd’hui dans des mashups, des balfolks urbains et des créations singulierement actuelles.
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Les Tireux d’Roches (Lauréats Félix 2019) reprennent régulièrement «», une chanson popularisée par Remon dans les années 1980.
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La chanteuse Lisa LeBlanc cite «», un air autrefois collecté par Remon, comme source d’inspiration pour ses compositions électro-folk.
Remon elle-même a parlé de cette dynamique dans un entretien en 2011 : « La chanson traditionnelle n’est pas un patrimoine à muséifier. Elle devient toujours autre chose, elle respire avec son temps. » (Le Devoir)